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Les carrières


Sur notre territoire, les carrières liées à l’exploitation du basalte se répartissent du nord au sud (fig.1).

fig.1 Répartition des carrières sur le territoire (Cliquez pour agrandir)

En l’état actuel des recherches, grâce aux travaux de Jean Louis Reille, nous pouvons définir divers lieux et différentes périodes d’exploitation. 

Durant la Préhistoire, le basalte est utilisé de manière plutôt opportuniste. On distingue deux sortes d’exploitations : la récupération du matériau en surface, sélectionné selon le besoin afin de tailler des outils ; la mise à profit des anfractuosités pour détacher des blocs.

C’est à la Protohistoire que l’on voit apparaître les carrières de basalte. 

Pour la phase du VIe siècle av. n.ère, l’exploitation du basalte se développe plutôt dans le sud du territoire. Un lieu d’exploitation est localisé au Grau d’Agde. 

L’étude des meules en basalte a montré que celles du IVe s. av. n.e. provenaient d’une exploitation dans le secteur de Saint-Thibéry/Bessan. Pour cette période et cette localisation, nous possédons les objets mais les carrières ne sont à ce jour pas localisées. 

C’est à la période antique que s’intensifie l’utilisation de cette matière première. Elle débute au IIe siècle av. n.e. sur le site d’Embonne au Cap d’Agde,  où une véritable exploitation a été observée (fig. 2).

Fig. 2 Le plateau d’Embonne

A cet endroit, les points d'extraction étaient déterminés par la qualité du basalte. L'empreinte de ces carrières est matérialisée par des excavations peu profondes (1m) et assez larges (3m) (fig. 3), dans lesquelles on perçoit la trace des arrachements de formes circulaires, de 40 cm de diamètre, ce qui correspond à la dimension des meules rotatives (fig. 4). Il semble que la méthode la plus employée ait été de mener la plus grande partie du travail de taille avant de désolidariser le fragment de la roche mère.

On retrouve ce type d’exploitation autour de la cité d’Agde. En effet, en 2011, rue du 11 novembre, lors d’un suivi archéologique réalisé à l’occasion de la construction d’un immeuble, de petites excavations semblables à celles du Cap d’Agde ont pu être identifiées (fig. 5).

Fig. 5 : Agde - Rue du 11 novembre - fosses d'exploitation du basalte ©Céline Gomez-Pardies

De plus, Raymond Aris a mis en évidence les traces d’un atelier de taille, lors de sondages rue de la Placette à Agde. 

Plus au nord, sur la coulée du volcan des Baumes (Caux-Nizas), une exploitation a été déterminée par la présence d’artefacts. Mais les fronts de tailles restent à trouver.

Les carrières médiévales et modernes quant à elles se trouvent réparties sur tout le territoire : Agde (Montée de Joly, Notre Dame, Rigaud), Portiragnes (Roque Haute), Nizas. L’évolution des outils et des techniques permet une exploitation plus extensive. Les fronts de carrières sont plus marqués. 

Puis les carrières ont été abandonnées. A certains endroits elles sont masquées par les aménagements contemporains, à d’autres elles sont devenues de véritables réserves naturelles comme par exemple les mares de l’Agenouillade à Agde qui sont d’anciennes carrières

Selon les périodes ces carrières prennent des formes différentes : si l’on privilégie une récupération du matériau à la Préhistoire, une exploitation plus organisée se met en place durant la Protohistoire. Les carrières prennent la forme d’excavations formant des espaces de 3 m de large environ. L’objet est alors façonné dans la masse puis extrait. Durant le Moyen-Âge et la Période moderne une évolution des outils permet une exploitation plus extensive. 

Sources : 

  • Bessac Jean-Claude, Sablayrolles Robert. Problématique archéologique des carrières antiques en Gaule. In: Gallia, tome 59, 2002. pp. 3-9; doi : 10.3406/galia.2002.3092 http://www.persee.fr/doc/galia_0016-4119_2002_num_59_1_3092
  • Aris Raymond, Le site préromain d’Embonne : une antique fabrique de meules au Cap d’Agde, In : Etudes Héraultaises, n°1, 1974
  • Marc Lugnad, Iouri Bermond, Embonne, in carte archéologique de la Gaule Agde et le Bassin de Thau 34/2, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2001, Paris

Auteur : Céline Gomez-Pardies

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