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L’eau : gage de communication et d’échanges

Le territoire est limité au sud par la mer Méditerranée. C'est un carrefour maritime majeur qui relie les cultures et permet le commerce entre les continents. Les côtes sont atteintes par cabotage ou navigation hauturière. Cependant la Méditerranée est une mer qui peut s'avérer agitée. Les vents dominants régionaux viennent de terre ou de mer et dans ce dernier cas ils portent vers la côte. Aussi, nombreuses sont les épaves échouées.

Dès le Néolithique des embarcations rudimentaires ont été utilisées pour se déplacer en mer, sur de petites distances, par cabotage. Afin de répondre à certaines interrogations, le projet d'archéologie expérimentale Monoxylon a reproduit une embarcations de cette période et par cabotage a relié Portiragnes à Nice en 1998 (Fig 1). Cette expérience a démontré que le cabotage sur de petites distances pouvait être réalisé dès cette période. 

Au cours du temps les bateaux vont évoluer et le trafic méditerranéen croitre. S'installent alors des échanges commerciaux et culturels entre les peuples. Ainsi les phéniciens, étrusques, grecs et romains atteignent le rivage agathois. On assiste tout d'abord à des tentatives d'approche à l'égard des peuples indigènes par le biais de troc : les grecs et indigènes vont échanger de la céramique (Fig 2) contre du métal. Puis se met en place un véritable commerce qui aboutit à une installation des colons grecs et romains sur nos terres.

Ce trafic de marchandises va entraîner la création du port d'Agde sur le fleuve. A ce jour son emplacement exact n'est pas connu pour les périodes anciennes, mais nombreux sont les témoins d'un trafic fluvial (Ephèbe d'Agde (Fig. 3), aile de victoire, amphores). Ainsi, la cité d'Agde s'est imposée comme véritable relais à mi chemin entre Emporion et Marseille, favorisant les échanges vers l'intérieur des terres par le fleuve et les voies terrestres.

Les sources antiques nous apprennent que le fleuve Hérault portait le nom d'Arauris et que l'on pouvait remonter ce dernier grâce à de petites embarcations appelées « ploion ».  

Il traverse le territoire du nord au sud et prend sa source au Mont Aigoual. Tout un réseau de cours d’eau se développe, tant en rive droite : la Boyne prend sa source à Cabrières et se jette dans l’Hérault au niveau de Cazouls d’Hérault. La Peyne se jette à Pézenas, La Thongue se jette à Saint-Thibéry ; qu'en rive gauche : l’Ensigaud à Montagnac.

C’est une voie de communication privilégiée sur le territoire. Il est jalonné d’un port, de zones de transbordements (lieu d’échange de marchandises) tel que la Motte II à Agde et de zones de contrôle (Bessan la Monédière)

Il a façonné l’implantation de l’homme, qui, pour s'en protéger, préfère les points hauts. C’est le cas de Roquemengarde à Saint-Pons de Mauchiens, Florensac Montjoui, Bessan la Monédière, Agde la cité, Saint-Thibéry le Fort, Saint-Siméon à Pézenas, Aumes (Fig. 4).  Dans des cas très rares, il peut arriver qu'il s'adapte et s'implante dans son lit mineur : c'est le cas de la motte I à Agde. La présence d’un fleuve sur un territoire pose le problème de son franchissement. Ainsi ponts, gués, bacs vont être développés afin de circuler d’une rive à l’autre et organiser les routes. Pour exemple le pont médiéval de Saint-Thibéry (Fig 5).

Céline Gomez-Pardies, archéologue CAHM

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