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L’eau : ressource indispensable à l’homme

La première utilisation qui vient à l'esprit lorsque l'on évoque le rapport entre l'homme et l'eau, c'est la consommation directe qu'il en fait. En effet, c'est une ressource  vitale pour lui, il la consomme fraîche ou tiède et pouvait la mélanger à du vin. 

Xénophane (570-475 av. J.-C.) : . « Que personne ne s’avise de verser d’abord le vin dans les coupes pour y ajouter l’eau ; c’est l’eau qu’il faut verser en premier lieu, et par-dessus le vin pur . »

Selon les auteurs antiques, pour trouver l'eau douce il faut observer la nature. Vitruve nous enseigne que les plantes marécageuses peuvent être un indice si elles se trouvent en des lieux dépourvus de marais. L'eau privilégiée est celle des montagnes. Mais lorsque l'on vit en plaine, il faut chercher à l'intersection des pentes. Les sols les plus propices à donner une bonne eau sont les terres noires compacte ou encore l'eau sous un fond argileux comme par exemple celle se trouvant sous le tuf « il rend l'eau douce très légère et en la filtrant il en retient les impuretés ». Ainsi il est nécessaire d'avoir une bonne connaissance en botanique et géologie afin de trouver les eaux douces. 

Très tôt il s'aperçoit des propriétés de l'eau et de son bénéfice pour la santé. Pline l'Ancien dans Histoire Naturelle, XXXI, III, 5-8 en fait l'éloge : « les eaux jaillissent généreuses (Fig. 1) et de tous côtés en 1000 pays, ici froides, là chaudes, ailleurs chaudes et froides.... proposant des secours contre les maladies et sortant du sol pour le seul profit des hommes...Suivant leur genre elles sont utiles pour les nerfs, les pieds, les hanches, d'autres pour les luxations ou les fractures... ». Ainsi les eaux douées de qualité étaient utilisées pour leurs vertus thérapeutiques. Si celles-ci n'étaient pas naturellement chargées en minéraux, des plantes pouvaient alors être ajoutées. Des thermes vont être édifiés pour certains à des fins thérapeutiques.

Ainsi la relation de l'homme à son milieu naturel a toujours existé. Forêts, sources et grottes sont autant de lieux de cultes fréquentés. L'eau selon les propriétés qu'elle contient pouvait guérir, cette vertu était donc vénérée par les hommes. Ainsi vont se développer rites, cultes, croyances, et des sanctuaires des eaux vont voir le jour. Bassins, enclos, temples, dépôts votifs sont implantés à proximité de sources ou, s'ils en sont éloignés pour certains, l'eau sera alors captée. Avec le christianisme ces croyances liées à l'eau vont se maintenir et certains lieux de cultes seront implantés en des lieux déjà usités. Sur notre territoire peu de structures ont été découvertes liées à ce culte des eaux. Nous citerons le site de Notre Dame du Grau d'Agde pour lequel dès le VIe siècle nous avons l'implantation d'un oratoire voué à la vierge Rinilo (Fig. 2). Ce lieu est implanté à l'emplacement dans un endroit où réside sources, puits et fontaines. Plus tardivement se développe une croyance liée à la mer autour de ce lieu. Nous constatons donc un lien étroit entre l'eau et la présence de cet oratoire qui petit à petit va devenir un couvent de bénédictins puis de capucins. Les marins mais pas que ont voué une grande dévotion à ce lieu.  Ainsi,  nombreux étaient les ex-votos dans les chapelles (Fig 3). Cette croyance a fait se développer de nombreux et importants pèlerinages.

Auteur : Céline Gomez-Pardies, archéologue CAHM

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