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Badassac

Le village chasséen de Badassac à Florensac dans l'Hérault.

Les vestiges d’un village chasséen ont été mis au jour en 1979, à la suite de travaux agricoles, sur la commune de Florensac dans l’Hérault, au lieu-dit Badassac.

Le lieu-dit Badassac est une petite colline de 23m d’altitude bordant la plaine alluviale du fleuve Hérault, qui coule à 2400m à l’ouest du site.

Le suivi du charruage de la parcelle sur 5000 m2, effectué par Gabriel Rodriguez en 1979, a permis de mettre en évidence onze emplacements de vestiges et de nombreux témoins matériels : industries lithiques, céramiques, etc … La fouille s’est focalisée sur 3 fosses, les n°5, 6 et 6 bis, où très peu de vestiges étaient remontés lors du charruage. En effet, les trois structures étaient pratiquement intactes.

Le mobilier mis au jour dans les fosses conservées, ainsi que celui ramassé en surface est très homogène et permet indiscutablement d’attribuer ce site au Chasséen classique.

« La céramique en est un exemple frappant. Toutes les formes sont présentes, avec une prépondérance des écuelles en calottes décorées de sillons internes, simples ou doubles ; les vases à col, les écuelles carénées, au moins une assiette à marli, etc… » Rodriguez 1980.

L’industrie lithique découverte en abondance sur le site est également un bon marqueur de ce Chasséen classique avec des lames et des lamelles en silex blond translucide, des haches polies en roche verte, des armatures de flèches entières et d’autres en cours de fabrication, des grattoirs sur lames, une meule dormante et un broyon en grès local.

La présence de restes de malacofaune indique la consommation de coquillage sur place.

Les structures mises au jour au cours des fouilles sont de très petites dimensions : 115 cm, 125 cm, et 120 cm de diamètre, le sol se trouvant respectivement à 90 cm, 80 cm et 105 cm de profondeur. Ces dimensions sont trop réduites pour évoquer des habitats mais correspondent bien aux aires empierrées de type "four polynésien" connues à cette époque (cf celles de Mas d'Embec à Saint Pargoire). Il semble aussi difficile de croire à des dépotoirs, au vu du peu de restes de mobilier et de l’absence de restes culinaires. Des fragments de torchis avec des empreintes de roseaux laissent penser que ces structures étaient couvertes.

La fosse n°5 possédait un dallage au sol, contrairement à la fosse n°6 bis qui possédait un système de drainage ; une rigole partait du centre de la fosse (marqué pour la fosse 6 bis par une cupule) en sa partie la plus basse, vers l’extérieur avec une forte pente.

Les restes matériels exhumés à Badassac indiquent une économie essentiellement agricole.

Le site de Badassac fait partie des nombreux sites de plein air du Chasséen Languedocien déjà connus.

En savoir plus

Références bibliographiques :

Rodriguez Gabriel, 1980 : Le village chasséen de Badassac, Florensac, Hérault, Archéologie en Languedoc, 1980, 3, p. 29-42.

https://www.etudesheraultaises.fr/wp-content/uploads/ael-art-1980-3-05-villages-chasseen-badassac-florensac.pdf

 

Briois 2004 : François Briois, « Saint-Pargoire », ADLFI. Archéologie de la France – Informations [En ligne], Languedoc-Roussillon.

 http://adlfi.revues.org/11718

 

Loison 2008 : Gilles LOISON, Muriel GANDELIN, Hélène VERGÉLY, Yves GLEIZE, Yaramila TCHÉRÉMISSINOFF, Roland HAURILLON, Romain MARSAC, Maxime REMICOURT, Loïc TORCHY et Frédéric VINOLAS ; « Dynamiques d’occupation des sols à la Préhistoire récente dans la basse vallée de l’Hérault : les apports de l’A75, tronçon Pézenas-Béziers » ; Actes des 8° Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente,  Marseille .

Éléments céramiques caractéristiques du Chasséen classique ( -4500/-4000)

Conservés au musée de préhistoire régionale de Saint-Pons-de-Thomières :

Une coupe en calotte à décor de double sillon interne près de la lèvre. Présentant deux trous de perforation (réparation, accrochage ?).

Un vase à épaulement à fond arrondi, à col haut, portant au-dessus de la carène un décor en moustache partant de deux boutons à percements funiculaires. Un des deux boutons s’est décollé laissant apparaître la surface d’ancrage marquée de neuf sillons verticaux.

Une coupe en calotte à décor de sillon interne près de la lèvre. Présentant deux tétons horizontaux percés.