Cette fouille a permis de mettre en évidence des traces d'occupations datés du Néolithique ancien, du Néolithique final et à moindre mesure de l'Antiquité.
Vias - La Gardie
Dans le cadre de la réalisation d’un lotissement de maisons individuelles au lieu-dit de la Gardie à Vias (Hérault) par la société Angelotti Aménagement, une fouille archéologique a été menée sur une superficie de 6000m2.
Cette opération menée par la société ACTER a permis de mettre en évidence des vestiges datés du Néolithique ancien, du Néolithique final et dans une moindre mesure de l’Antiquité. Tous les vestiges sont composés de structures en creux plus ou moins bien conservées en fonction de la topographie du terrain.
Une fosse datée de l’Épicardial (daté par le radiocarbone entre 4800-4600 cal BCE) a livré une quarantaine de tessons. Deux d’entre eux, en position secondaire dans le comblement supérieur de la même fosse indiquent une occupation plus ancienne entre la fin du VIe et le début du Ve millénaire.
Le Néolithique final est documenté par une douzaine d’aménagements. Leur variabilité typologique et fonctionnelle : cave/silo ; fosses cordiformes, fosses à emmarchements, foyers ; se conforte avec la vision classique des petits sites ouvert du Biterrois à la période. Plusieurs datations radiocarbones calent cette occupation entre 2850 et 2650 cal BCE.
Le mobilier n’est pas très abondant. La céramique correspond à un petit assemblage d’un millier de tessons. L’assemblage présente des affinités avec le Vérazien sans toutefois en détenir les éléments caractéristiques. Une parenté certaine est à faire en revanche avec les assemblages contemporains du moyen cours de l’Hérault. Un décor inédit de triangle et d’incisions est à noter.
L’assemblage lithique est à peu près indigent et ne permet que de documenter un débitage réalisé sur le site depuis des matériaux aux provenances diverses. Deux alènes en cuivre, dont la provenance est possiblement alpine ont été retrouvés dans les aménagements du Néolithique final. Et l’une des fosses a livré les restes d’une petite production de parures en dentales. Dans une des fosses (Fs67), possiblement une fosse de travail, une meule en position fonctionnelle a été laissée dans le fond. Dans un deuxième temps alors qu’elle a servi de fosse de rejet, un individu adulte a été inhumé, possiblement en compagnie d’un chien.
L’économie de subsistance n’est pas très bien documentée. La faune indique la présence d’ovinés et de bovins mais l’absence de suinés ; malgré la proximité d’un biotope lagunaire, les restes halieutiques sont rares, documentés par quelques coquillages. Les données récoltées laissent augurer une fréquentation courte ou occasionnelle du site.
Ces indices, mis en perspective avec les données récoltées plus ou moins anciennement sur des sites situés entre le littoral viassois et la moyenne vallée de l’Hérault, permettent de proposer un modèle d’occupation des terres assez original, et nous permet d’envisager des populations néolithiques mobiles au sein d’un territoire maitrisé.
L’Antiquité est documentée par une fosse très érodé dont le mobilier récolté la date entre le Ie siècle avant et le IIe siècle après notre ère.
A l’issue de l’opération, l’emprise de fouille a été décapée sur une superficie d’un peu moins de 6000m2. A l’exception du puits EA7, aucun vestige archéologique n’a été conservé en place à l’issue de l’opération.
Sources : texte et photos : Wilfrid Galin (Responsable de l’opération – Acter 2021).