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L’hôpital de Nézignan-l’Évêque

La maison situé au numéro 13 de la rue de l'Hôpital à Nézignan-l'Évêque se développe sur une parcelle importante, englobant un passage couvert qui s'ouvre sur la rue par deux fenêtres à meneau pouvant dater du XVIIème siècle. Le passage est venu masquer la façade médiévale dont certains éléments sont encore visibles et conservés : un linteau monolithe portant le blason des Antonins, les "Tau" sculptés et une petite fenêtre chanfreinée. L'ensemble est bâti en calcaire coquillier provenant des carrières locales. Le village était réputé pour la qualité des matériaux issus de ces carrières.

A l'intérieur de la maison, au rez-de-chaussée, un grand arc en tiers-point coupe la pièce en deux. Une colonne octogonale en pierre monte du premier étage jusqu'à la toiture. Elle se termine par un chapiteau au décor sommaire. Cette colonne implantée au milieu de l'ancienne façade médiévale, pourrait correspondre au vestige d'une ancienne maison à pans de bois (cf restitution A.-L. Napoléone).

En raison de ces très nombreux éléments de diverses époques, l'évolution chronologique de la maison est difficile à établir avec certitude sans une étude approfondie en archéologie du bâti.

Ce bâtiment est probablement l'ancien hôpital mentionné dans plusieurs documents d'archives dès 1356. Il appartenait à l'ordre des Antonins, dont on aperçoit le blason sur la façade. Il comporte plusieurs lettres grecques "tau", qui symbolisent la béquille dont les Antonins équipaient les malades atteints du feu de Saint Antoine, gangrène provoquée par les céréales germées. Les Antonins savaient pratiquer les amputations et donnaient aux victimes de cette maladie des prothèses en forme de T.

En savoir plus

En 1356, les Consuls reconnaissent devoir à frère Jean Castel représentant la maison de l’Hôpital et l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem la somme de 50 livres tournois.

Aussi, dans son testament du 23 août 1369, Pierre Robert fait un don « par amour de Dieu aux couvents et pauvres de Nazignan ».

En 1696, Louis XIV rétablit le fonctionnement de l’hôpital, tant comme hospice pour les pauvres que comme maladrerie.