Roquemengarde, un habitat de hauteur. Les sondages et fouilles issues d'un programme de recherche sur les habitats de plein air néolithique du Midi de la France ont permis la découverte de vestiges du Néolithique final, de l'âge du Bronze et du premier âge du Fer.
Sur la commune de Saint-Pons-de-Mauchiens, au lieu-dit de Roquemengarde, sur un éperon calcaire de forme triangulaire dominant d’une trentaine de mètre le fleuve Hérault, des vestiges de diverses occupations allant du Néolithique final au Bronze final ont été découverts et fouillés par Jean Guilaine, Jacques Coularou et François Briois entre 1982 et 1995. Les premières prospections font état d’un petit habitat de hauteur de 1 à 2 hectares, mais l’extension même du site n’est pas connue, ses limites Sud n’ayant pu être repérées avec certitude.
La butte, portant l’habitat néolithique, se termine en pointe en direction du Nord. Côté sud, en revanche, sa largeur s’accroît. Dans sa partie méridionale, le site est relié à un ensemble de collines, sensiblement parallèles à l’Hérault qui coule en contrebas.
Les premières fouilles ont révélé la présence de structures en creux (utiles à la conservation ou à la combustion) et de sols d'habitats néolithiques. Les élévations des structures bâties, souvent en bois et en argile à cette époque, ont été partiellement conservées.
Le mobilier découvert sur le site est très diversifié. On retrouve de l'outillage en pierre taillée ou en os, de la céramique, des éléments de parures. "Ces vestiges se rattachent à un faciès du Néolithique final caractéristique de la basse vallée de l’Hérault ».
Quelques éléments dans les niveaux supérieurs des structures identifiés, signalent une occupation plus récente appartenant au Campaniforme (Cette dénomination est due aux vases en forme de cloche qui sont caractéristiques de cette culture).
Ce petit éperon était fermé sur son troisième côté par un fossé de faible profondeur, d’axe est-ouest, formant un appendice plus large en sa partie nord. L’intervention portant sur 50m2, réalisée en 1995 à permis de mettre au jour le fossé plus ancien, attribuable au néolithique final, d’axe nord-sud, recoupé par le fossé principal, attribuable à l’âge du bronze. Ce dispositif initial ceinturait une petite surface pouvant correspondre à un premier établissement implanté dans la partie occidentale de l’éperon.
Le mobilier découvert dans le comblement du fossé principal est attribuable à l’âge du Bronze ancien. Du mobilier du Bronze final IIIb et des VIe-Ve siècle avant notre ère ont également été mis au jour.
L’absence de rempart et la faible étendue des vestiges ne permettent pas d’y voir un oppidum mais plutôt une petite exploitation agricole ou un site de surveillance.
Enfin, des traces de métallurgie, complètent les éléments cités ci-dessus. Il est intéressant de préciser que l’habitat de Roquemengarde se situe à proximité des mines de Cabrières. L'exploitation de ces dernières, rappelons-le, a débuté dès le troisième quart du 3ème millénaire avant J.-C., donc en pleine contemporanéité avec l’occupation du site.