Saint-Thibéry, Nézignan l’Evêque, Pézenas, Lézignan-la-Cèbe, Cazouls d’Hérault – La voie Cessero/Segodunum

Saint-Thibéry, Nézignan l’Evêque, Pézenas, Lézignan-la-Cèbe, Cazouls d’Hérault – La voie Cessero/Segodunum

Aujourd’hui de nombreuses recherches ont apporté leur lot de connaissances sur la voie domitienne. Un peu moins connue, mais tout aussi importante la voie Cessero /Segodunum (Saint-Thibéry/Rodez) permet un acheminement vers l’intérieur des terres.

Son tracé

Cette voie est perpendiculaire à la voie domitienne et traverse le territoire Hérault Méditerranée du sud vers le nord. Elle est mentionnée sur la table de Peutinger

Son tracé longe peu ou prou le fleuve Hérault jusqu’à Clermont l’Hérault. Ensuite, elle se dirige vers l’ouest passe à Lodève, traverse le Causse du Larzac, Millau puis atteint Rodez. Elle favorise les échanges entre la côte méditerranéenne et la Gaule chevelue.

Une via Publica

Les fouilles ponctuelles, effectuées entre Paulhan et Clermont l’Hérault, puis plus au nord à l’Hospitalet du Larzac, laissent entrevoir une voie aménagée de différentes manières s’adaptant à la topographie : elle peut, par endroits, permettre le drainage et la collecte des eaux de ruissellement, ou encore être installée dans des chemins creux... On la trouve matérialisée par : des chapes de matériaux plus ou moins grossiers, des bandes de roulement, des fossés bordiers par endroit. Elle peut être une simple piste de terre ou revêtue de dalles installées entre deux murs comme à l’Hospitalet du Larzac

A l’image de la Via Domitia, la largeur de la voie Cessero/Segodunum (12 m) nous permet d’attester qu’elle est une via publica. Elle a donc été construite et contrôlée par l’Etat et gérée par des fonctionnaires.

Et sur le territoire Hérault Méditerranée ?

Plus spécifiquement sur notre territoire, elle part de Saint-Thibéry et traverse les communes de Nézignan l’Evêque, Pézenas, Lézignan-la-Cèbe, Cazouls d’Hérault et file vers Usclas d’Hérault. En l’état actuel des recherches, il semble que la sédimentation entre Saint-Thibéry et Lézignan-la-Cèbe/Usclas d’Hérault masque la voie et les aménagements liés à cette dernière (ouvrages de franchissement…). Toutefois, il est important de noter que malgré ce, Cazouls d’Hérault pourrait recéler un établissement antique autre qu’un simple établissement rural, si l’on considère la découverte d’une empreinte en plomb d’un sceau (signaculum) avec la mention de L(ucius) S(.) USELO ou USELIO.

Auberges et bornes milliaires

Le long de la voie, entre Aspiran et Clermont l'Hérault, certains établissements fouillés évoquent leur utilisation en tant qu’auberge.

Les bornes milliaires font défaut sur cet axe. Seule une possible borne anépigraphique en calcaire coquillier a été retrouvée à Paulhan.

Sa datation

D’une manière générale, les éléments recueillis permettent de dater la mise en place de la voie aux alentours du changement d’ère, tout au moins dans les premières décennies du Ier siècle après J.-C.

Ce tracé semble perdurer et avoir été repris par la « carrière Mercadale » au Moyen-Âge.

Céline Gomez-Pardies

D'après les sources suivantes :

Stéphane Mauné, « La voie entre Cessero (Saint-Thibéry, Hérault) et Segodunum (Rodez, Aveyron) : lieux d’étape de la moyenne vallée de l’Hérault », Gallia 2016

Sillières Pierre, Vernhet Alain, La voie romaine Segodunum-Cessero à l'Hospitalet-du-Larzac. In: Aquitania : une revue inter-régionale d'archéologie, tome 3, 1985. pp. 63-69

Robert Thernot (1, 2) , Agnès Bergeret (1, 2) , Hervé Pomarèdes (1, 2), La voie Cessero – Luteva et le réseau de communication antique dans la moyenne vallée de l’Hérault (Clermont l’Hérault – Pézenas), 2003

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